Carry de porc ou nostalgie colonialiste de Martine

Publié le par Martine Frangipane et Bertrand Gigot




Comme vous ne le savez peut-être pas, votre humble servante Martine Frangipane, en l'occurrence moi-même, a commencé sa vie sous des latitudes humides et moites.
Lorsque je suis triste et qu'il fait froid comme en ce moment, j'ai un truc infaillible pour me refaire un moral d'acier : je cuisine un Carry de porc à la réunionnaise et hop, c'est reparti comme au temps de l'esclavage, comme au temps où j'étais jeune et belle, avant de rencontrer Bertrand à l'occasion d'un voyage à Strasbourg-en-Vignevierge, comme au temps où mon père rentrait des plantations à cheval, levant haut son fouet pour punir à tour de bras tous les petits nègres qui ne m'avaient pas obéi. Ah, quand je repense à cette époque bénie où nous vivions dans l'opulence, où ma mère était toujours de bonne humeur après avoir pris ses cours de jardinage avec Désiré, son jeune esclave préféré qu'on retrouva malheureusement avec deux balles dans la tête sur la plantation...
Enfin, tout cela est bien fini maintenant, ces braves gens ont voulu nous chasser et retrouver leur indépendance et nous, nous sommes revenus sans presque rien, si c'est pas malheureux.
Bref, je vous livre la recette telle que Marie-Joseph, notre vieille servante manchote et aveugle, me l'a apprise.
Pour réussir cette merveille il vous faudra peu de choses donc niveau budget ça ne devrait pas coincer et vous pourrez en profiter pour inviter un SDF ou deux en prenant soin de convier la presse locale car être un bon chrétien est aussi important que d'avoir ses chaussures cirées.

Ingrédients :

-  1kg de rouelle de porc ( de l'industriel suffira) que vous découennerez au rabot mécanique
-  3 petites boites de tomates concassées
-  2 tomates
-  2 piments oiseau
-  2 gousses d'ail
-  5 feuilles de lime
-  500 gr de coco de Paimpol frais
-  500 gr de riz thaï ou basmati
-  huile d'olive
-  curcuma, curry, cumin en poudre
-  2 oignons
-  thym, laurier
-  1 citron

Préparation :

Alors pour commencer, détaillez la viande en cubes moyens et faites la mariner dans : l'huile d'olive, 1 gousse d'ail écrasée, le jus d'un citron vert ou jaune peu importe on s'en fout n'insistez pas j'ai pas le temps là bordel ! Ajoutez à cette marinade du sel, du poivre, un peu de cumin, curcuma, curry. Malaxez le tout, poignassez-moi tout ça comme vous poignassez les bourrelets de votre mari, couvrez d'un film plastique et mettez la préparation 24 heures au réfrigérateur.
Ledit jour, sortez une cocotte à fond épais genre la mienne, une Staub hors de prix, si vous n'avez pas, arrêtez vous là et jetez la viande au compost.
Faites rissoler la viande en ayant pris soin de l'éponger before puis ajoutez les oignons coupés en cube. Quand tout est bien doré, ajoutez les trois boites de tomates mais sans la boite hein ?
Ajoutez sel, poivre, cumin, curry, curcuma, ail écrasé, feuilles de lime, thym et laurier à volonté. Couvrez et laissez mijoter 5 jours. Plus c'est réchauffé, meilleur c'est comme dit Bertrand en parlant de moi ! Quel obsédé celui là !
Faites cuire les cocos de Paimpol comme il se doit, dans une grande rasade d'eau avec une gousse d'ail, du thym, du laurier, du sel et du poivre.
Pour le riz faites comme c'est écrit sur la boite si vous savez lire.
Le secret de cette recette réside dans un petit accompagnement qui fera toute la différence entre un vulgaire ragoût de Françoise Bernard et le mien.
Emondez deux grosses tomates cœur de bœuf et coupez les en petits cubes. Arrosez de vinaigre, d'huile d'olive. Hachez des câpres, du persil concave, de la ciboulette, du cerfeuil, de l'ail, du piment, du sel et du poivre.
Servez les assiettes comme suit : 1 tiers de viande, 1 tiers de cocos, 1 tiers de riz et un petit bol de rougaille de tomate et je vous promets le nirvana gustatif et un échauffement des sens de votre vieux mari.








c871m.jpg
De son passé colonialiste, Martine avait su garder ce sens inné
du rythme dans la peau.
"Je transpire comme un goret, dans ce pull en peau de moquette", se disat Bertrand.




Publié dans (recettes)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> Bon celle là je la tente dès que je trouve un nègre..ça fera plus local...et surtout ça m'occupera pendant que mon vieux mari cuisinera...<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> C'est honteux ce que Martine raconte!!!!!!!!!!!!!!!!!<br /> On ne poignasse pas la nourriture!!!!!!!!!!!!!!!!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> est-ce qu'on peut remplacer la rouelle de porc par celle de mon gros porc de voisin qu'a encore vomi dans le vide-ordures?<br /> <br /> <br />
Répondre